La poussée sur la forêt de Nieppe
Deux jours à peine après le début de leur offensive, les allemands ne sont plus qu'à quelques kilomètres d'Hazebrouck. Important noeud ferriviaire, dont dépend une bonne partie du ravitaillement des troupes des Flandres, la ville n'est protégée que par un maigre obstacle naturel, la forêt de Nieppe.
Estaires et Merville tombent rapidement
Après s'être solidement installés sur la rive gauche de la Lys le 10 avril, les troupes allemands progressent rapidement les deux jours suivant. Estaires est pris dans la journée du 10 avril et les troupes allemandes progressent rapidement depuis leur tête de pont de La Croix du Bac. Face à ce front qui menace de crever à tout moment, l'état-major britannique fait venir ses réserves depuis Poperinghe et renforce ses positions à Nieppe et Vieux-Berquin. L'obejctif dans le premier cas est de tenir les bords de la Lys le plus longtemps possible, dans le second cas de préparer une ligne de défense avancée devant la forêt de Nieppe et d'empècher les allemands d'nvahir Hazebrouck.
C'est cette seconde ligne de défense qui sera mise à rude épreuve pendant les journées du 10 et du 11 avril. Avançant surtout à découvert, les troupes d'assaut du Reich s'emparent du Doulieu et lancent l'assaut sur Vieux-Berquin qui change plusieurs fois de main au cours des combats. Le front se stabilisera au final sur la route d'Estaires à Cassel grâce aux sacrifices de la 29e division britannique.
Plus au sud en revanche, le front craque et les allemands s'emparent de Merville dès le 11 avril. Les défenses organisées sur les différents canaux de la ville ne peuvent rien contre la fureur des attaques allemandes. Les troupes tentant de défendre l'entrée de la forêt croisent des fils de réfugiés. La situation semble désespérée. C'est au soir du 11 avril que Sir Douglas Haig lancera son célèbre appel à la résistance.
Civils réfugiées dans les ruines d'Hazebrouck en avril 1918
Collection Australian War Memorial
La défense s'organise
Album photo : Les australiens dans la forêt de Nieppe |
Le 12 avril, la confusion est totale pour l'état major britannique. La retraite précipitée depuis la Lys, face à l'attauqe violente des allemands, a coupé en grande partie les lignes de communication. Le quartier général insatllé à Hazebrouck ignore en grande partie quelles troupes sont encore sur le terrain ou ont déjà été faites prisonnières par l'armée allemande. La mise en place de la défense britannique sur une ligne allant de Merris à Merville en passant par Vieux-Berquin est des plus délicate.
Pire encore, depuis la chute de Merville, on ignore tout de l'avancée des premiers soldats du Kaiser. Certaines rumeurs veulent que des uhlans soient déjà dans les faubourgs d'Hazebrouck et aient traversé la totalité de la forêt de Nieppe... En fait, il n'en est rien. Après la prise de Merville au soir du 11 avril, l'attaque allemande marque le coup et les troupes d'assaut se livrent plus volontier au pillage de la ville qu'à la prologation de l'offensive. Les armée alliées vont mettre ce répit à profit pour se réorganiser.
Canon australien camouflé aux abords de la forêt de Nieppe pendant l'attaque de la Lys
Collection Australian War Memorial
![]() officiel du 12 avril 1918 publié par Le Figaro. |
Pour pallier au plus pressé, Sir Douglas Haig fait revenir en urgence les troupes australiennes qu'il avait expédiées sur la Somme au tout début du mois d'avril. Avec différentes troupes britanniques, elles sont postées à l'orée de la forêt de Nieppe pour arrêter l'avance allemande. Le front se stabilisera rapidement sur la limite de la forêt, alors que les efforts allemands du 12 avril se portent au sud sur Robecq et au nord sur Merris, Meteren et la chaîne des Monts des Flandres.
Hazebrouck directement menacé
Mais Hazebrouck est désormais directement menacé par les attaques allemandes, et surtout par l'artillerie de l'empereur. La gare est sévèrement bombardée à partir du 10 avril, ce qui rend plus difficile encore l'arrivée des troupes sur le front des Flandres. A partir de cette date, la majorité des renforts transiteront par Aire-sur-la-Lys, 15 kilomètres plus loin, et rejoindront les différents fronts en bus ou à pied. La défense du front des Flandres s'annonce encore plus difficile.
Ressources
Sir Douglas Haig - Sir Douglas Haig's despatches (December 1915-April 1919) (Disponible sur Archive.org - 1919)
The Official History of Australia in the War of 1914–1918 (Disponible sur le site de l'Australian War Memorial - 1920-1941)